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Danse Encore: finale magistrale pour Claire Mayer

10 juin 2019

TROIS-RIVIÈRES — Alors que prenait fin la 25e édition du Festival international de Danse Encore, la directrice générale et artistique de l’événement, Claire Mayer, avait de quoi se réjouir. Celle qui a voulu faire les choses en grand pour cette édition particulière a manifestement remporté son pari en bonifiant la programmation avec des nouveautés très appréciées des spectateurs, assure-t-elle.

«Le souper spectacle du jeudi a été un succès total et ça se pourrait bien qu’il revienne, illustre Mme Mayer. Les deux galas du vendredi et du samedi, avec douze compagnies de danse au lieu des cinq que l’on a d’habitude, les gens étaient vraiment contents. Les gens que j’ai croisés à la sortie, chacun avait gardé en tête un artiste différent, ce qui est très rare. La parade en lumière de vendredi et le feu d’artifice de samedi aussi ont été très prisés. Considérant tout ce qui était nouveau cette année, les gens ont vraiment apprécié, autant y participer que d‘y assister.»

L’achalandage était à la hauteur des attentes de la fondatrice du festival, et même encore davantage: le souper spectacle du jeudi soir s’est fait à guichet fermé, il ne restait guère de places libres à la salle J.-A.-Thompson, au gala du vendredi soir. Celui du samedi soir affichait complet.

«D’habitude, c’est deux à trois mille personnes qui dansent la Zumba le vendredi (à la grande scène du parc portuaire), souligne Mme Mayer. Mais là, c’était bien plus que ça.»

Dame Nature semble par ailleurs avoir été de mèche avec l’organisation du festival, qui a eu droit à du beau temps pour toutes les activités extérieures prévues. Les activités intérieures ont également eu la cote, avec plus de 4000 inscriptions pour les classes de maître et les compétitions.

«Une vague d’amour»

Tout au long du festival, et même dans les semaines qui l’ont précédé, Claire Mayer a reçu son lot d’amour, en reconnaissance de ses loyaux services envers Trois-Rivières et la danse, avec qui elle a su faire un heureux mariage.

«Ç’a été très particulier, toute la gentillesse des gens par rapport au festival et pour moi, confie-t-elle. Beaucoup de monde m’arrêtait sur la rue pour me témoigner de leur reconnaissance. J’ai reçu beaucoup d’amour et ça me touche beaucoup!»

Cet amour était également palpable samedi soir, alors que se terminait le second gala Danse Encore. Lorsque la directrice générale et artistique du festival est montée sur scène pour saluer le public avec les artistes qui avaient pris part à la soirée, elle a réalisé que l’aventure qu’elle a vécue pendant 25 ans tirait à sa fin.

«On fait quelques saluts et là… l’émotion a monté et c’est là que j’ai réalisé. Et les gens qui étaient en avant avec moi, je me suis tournée vers les artistes qui me regardaient… l’amour qui m’a été envoyé à ce moment-là, je vais vivre ça pendant des mois, voir des années. Ça va revenir en moi, c’est sûr! C’était vraiment ce qu’on appelle un moment magique.»

l’âme de Danse Encore

Dire que le successeur ou la successeure de Claire Mayer à la tête de Danse Encore aura de grands souliers à chausser serait un euphémisme. La fondatrice du festival sera toutefois présente pour guider la personne choisie et s’assurer que la transition se fasse bien. Mais son plus grand défi sera de préserver l’âme de l’événement, sans laquelle il ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.

«Il n’y a pas un artiste qui vient ici et que je ne vais pas voir quand il arrive. Dans l’équipe aussi, il y a une gentillesse et une chaleur qu’on ne retrouve pas souvent dans ce milieu-là. Je me souviendrai toujours de la troupe Complexions qui, il y a quelques années, avait eu une tournée très éprouvante et qui avait accepté à l’unanimité de la prolonger d’une semaine pour venir ici, parce qu’ils voulaient terminer positivement leur tournée. C’est pour ça que les artistes reviennent ici, parce que la réputation qu’on a est excellente.»

Claire Mayer craint-elle pour l’avenir de Danse Encore, que le festival perde cette âme?


«C’est sûr. Mais c’est ce qui me fait dire qu’on va s’assurer qu’il y ait une belle relève du festival, pour que cette réputation-là perdure. Et puis, je ne parle pas demain, là. Je ne veux plus la responsabilité de cet événement-là. Ce n’est pas juste appeler des artistes, c’est aussi gérer le fait que, par exemple, la troupe cubaine a eu ses visas seulement lundi parce que l’ambassade du Canada à Cuba est fermée.»

La personne qui reprendra les rênes du festival devra aussi savoir être à l’affût des nouvelles tendances en danse, comme elle a su le faire à travers les années, notamment avec la danse hip-hop.

«Il faut avoir un radar, s’ouvrir à d’autres styles, insiste Mme Mayer. J’ai été une des premières à amener du hip-hop – du bon! – ici (dans un festival de danse). À l’époque, tout le monde disait que ce n’était pas intéressant, les gens snobaient ce style. Aujourd’hui, c’est incontournable.»

Pas encore le repos

Dans l’immédiat, pas question pour Claire Mayer de prendre de longues vacances, même si elles sont bien méritées.

Après une journée de repos, l’équipe du festival devra démonter ses installations et faire un bilan de cette 25e édition. Les artisans de Danse Encore seront en vacances en juillet, mais dès leur retour au travail, en août, ils ne chômeront pas, alors qu’ils prépareront la présentation du ballet Casse-Noisette.

«C’est au mois d’août qu’on va travailler pour la relève: planifier ça, faire passer des entrevues. On ferme et on repart l’année, avec un petit travail supplémentaire qui est de trouver la bonne personne pour le poste. Après, dans l’événementiel, on dit que ça prend un an pour faire une bonne transition, alors je ne me sauverai pas tout de suite!»

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